Comment gérer près de 480 logements en France, tout en offrant un accompagnement sur mesure à des publics âgés et précaires ? Telle est la mission exigeante de la gestion locative qui veille au bien-être de ses locataires. Composé de 4 salariés et de 4 bénévoles, elle assure le suivi des locataires dans les logements que possède la Fondation, de la candidature jusqu'à la libération du logement. Ce pôle travaille également en étroite collaboration avec les équipes de l'Association des Petits Frères des Pauvres pour assurer le logement des personnes accompagnées de plus de 50 ans, isolées et en situation de précarité.
Colette esquisse un fragile pas de danse au milieu de son salon. « Vous voyez, ce n’est pas si mal ! » Frêle comme un moineau, la dame se met à rire, le regard plein de malice. A l’autre bout de la pièce, debout près de la porte, Julien Guillo n’en revient pas. Il fait partie de l’équipe de la gestion locative de la Fondation des Petits Frères des Pauvres, qui lui loue l’appartement. Incroyable : il y a quelques mois, Colette avait beaucoup de mal à se mouvoir, en raison d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Aujourd’hui, même si la septuagénaire marche à petits pas, c’est le jour et la nuit.
Colette s’est installée début 2025 dans cet appartement du 10e arrondissement de Paris, au cœur d’une résidence fleurie. « Dans mon précédent logement, je m’étiolais. Je n’avais pas de place pour faire mes exercices et comme c’était au 4e étage, je sortais très peu », explique-t-elle. Un de ses amis, meurtri de la voir ainsi, avait alors pris contact avec l’Association Petits Frères des Pauvres. Qui, face à cette situation, avait elle-même pris attache avec la Fondation pour reloger rapidement Colette. « Depuis, ma vie a changé, assure cette ancienne enseignante. Ici j’ai de la place, je suis au rez-de-chaussée et, chose très importante pour moi, j’ai des amis dans le quartier ».
Ce résultat ne doit rien au hasard. Mais au travail de dentelle mené par la gestion locative de la Fondation. Pour Colette, handicapée, sans enfants et sans famille depuis le décès de sa sœur, l’équipe, composée de quatre personnes, a cherché l’appartement le plus confortable possible. Comme pour chaque futur locataire, Julien Guillo a identifié ses besoins, en se rendant dans son ancien logement. « Effectivement, il n’était pas du tout adapté, mal agencé, mal isolé... Il est important que l’on se rende compte par nous-mêmes de ce qui est en jeu, donc je me déplace le plus souvent possible. » Dans l’équipe depuis trois ans, le jeune gestionnaire apprécie cette manière de travailler. « On peut nouer des liens avec les locataires, être à leur écoute. Cela donne du sens à notre métier ».
« Notre plus grand bonheur, c’est de donner les clés à un locataire », renchérit sa responsable, Nathalie Piquemal. Un aboutissement, qui intervient après la décision d’une commission chargée d’examiner un à un les dossiers de candidatures, en s’appuyant sur l’équipe "d’accompagnement vers le logement" de l’Association Petits Frères des Pauvres.
Ce travail main dans la main entre la Fondation et l’Association est essentiel. « Pour nous, les locataires ne sont pas jamais des « dossiers », poursuit la responsable. Ils nous connaissent et nous les connaissons. En outre, les bénévoles et salariés de l’Association sont là pour nous faire remonter toute difficulté ». Elles peuvent être d’ordres divers : une incapacité à payer le loyer par exemple, même si les montants sont modestes.
Dans ces cas-là, la gestion locative peut proposer au locataire un étalement de ses paiements ; ou, si nécessaire, une aide pour gérer son budget avec le soutien de l’association. Il peut aussi s’agir de menus travaux, une fuite d’eau, un luminaire à changer... « Nous faisons alors intervenir un de nos bénévoles. Le but, c’est que nos locataires se sentent le mieux possible et puissent rester longtemps dans leur logement », poursuit Nathalie Piquemal, qui précise que pour des travaux plus conséquents, le dossier est transmis à la direction de l’immobilier. Là encore, les passerelles entre les directions de la Fondation sont un précieux atout.
Ce jour-là, dans l’appartement de Colette, Julien, avec son œil avisé, s’enquiert de certains détails : « Vous ne voulez pas qu’on vous pose une nouvelle étagère pour vos livres ? » La vieille dame sourit, elle aime bien ses piles d’ouvrages, où s’entremêlent les noms illustres, de Thucydide à Marguerite Yourcenar. Il poursuit : « Et tout va bien avec la douche, vous y entrez facilement ? » Là, Colette rit. « Mais oui, Julien, je vous l’ai dit, maintenant, j’arrive même à danser ! »
Laure Andremont
Colette s’est installée début 2025 dans cet appartement du 10e arrondissement de Paris, au cœur d’une résidence fleurie. « Dans mon précédent logement, je m’étiolais. Je n’avais pas de place pour faire mes exercices et comme c’était au 4e étage, je sortais très peu », explique-t-elle. Un de ses amis, meurtri de la voir ainsi, avait alors pris contact avec l’Association Petits Frères des Pauvres. Qui, face à cette situation, avait elle-même pris attache avec la Fondation pour reloger rapidement Colette. « Depuis, ma vie a changé, assure cette ancienne enseignante. Ici j’ai de la place, je suis au rez-de-chaussée et, chose très importante pour moi, j’ai des amis dans le quartier ».
Ce résultat ne doit rien au hasard. Mais au travail de dentelle mené par la gestion locative de la Fondation. Pour Colette, handicapée, sans enfants et sans famille depuis le décès de sa sœur, l’équipe, composée de quatre personnes, a cherché l’appartement le plus confortable possible. Comme pour chaque futur locataire, Julien Guillo a identifié ses besoins, en se rendant dans son ancien logement. « Effectivement, il n’était pas du tout adapté, mal agencé, mal isolé... Il est important que l’on se rende compte par nous-mêmes de ce qui est en jeu, donc je me déplace le plus souvent possible. » Dans l’équipe depuis trois ans, le jeune gestionnaire apprécie cette manière de travailler. « On peut nouer des liens avec les locataires, être à leur écoute. Cela donne du sens à notre métier ».
« Notre plus grand bonheur, c’est de donner les clés à un locataire », renchérit sa responsable, Nathalie Piquemal. Un aboutissement, qui intervient après la décision d’une commission chargée d’examiner un à un les dossiers de candidatures, en s’appuyant sur l’équipe "d’accompagnement vers le logement" de l’Association Petits Frères des Pauvres.
Ce travail main dans la main entre la Fondation et l’Association est essentiel. « Pour nous, les locataires ne sont pas jamais des « dossiers », poursuit la responsable. Ils nous connaissent et nous les connaissons. En outre, les bénévoles et salariés de l’Association sont là pour nous faire remonter toute difficulté ». Elles peuvent être d’ordres divers : une incapacité à payer le loyer par exemple, même si les montants sont modestes.
Dans ces cas-là, la gestion locative peut proposer au locataire un étalement de ses paiements ; ou, si nécessaire, une aide pour gérer son budget avec le soutien de l’association. Il peut aussi s’agir de menus travaux, une fuite d’eau, un luminaire à changer... « Nous faisons alors intervenir un de nos bénévoles. Le but, c’est que nos locataires se sentent le mieux possible et puissent rester longtemps dans leur logement », poursuit Nathalie Piquemal, qui précise que pour des travaux plus conséquents, le dossier est transmis à la direction de l’immobilier. Là encore, les passerelles entre les directions de la Fondation sont un précieux atout.
Ce jour-là, dans l’appartement de Colette, Julien, avec son œil avisé, s’enquiert de certains détails : « Vous ne voulez pas qu’on vous pose une nouvelle étagère pour vos livres ? » La vieille dame sourit, elle aime bien ses piles d’ouvrages, où s’entremêlent les noms illustres, de Thucydide à Marguerite Yourcenar. Il poursuit : « Et tout va bien avec la douche, vous y entrez facilement ? » Là, Colette rit. « Mais oui, Julien, je vous l’ai dit, maintenant, j’arrive même à danser ! »
Laure Andremont
©Manon Aubel