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Une ambition renforcée grâce aux fondations abritées

Depuis 2003, la Fondation des Petits Frères des Pauvres abrite et accompagne d’autres fondations - elle en compte 18 aujourd’hui, pour un montant total de soutiens distribués de 8,5 millions d’euros. Une manière de démultiplier l’impact et de créer de l’émulation, autour de projets en faveur des personnes âgées isolées et précaires.

Les besoins sont immenses. Et croissants. D’après le 3e baromètre sur l’isolement des personnes âgées, 750 000 sont aujourd’hui en situation de « mort sociale » en France. L’enjeu est au cœur du combat de la Fondation des Petits Frères des Pauvres, qui depuis 2003, étoffe ses actions en abritant en son sein des fondations dites sous égide. Elle en compte 18 à ce jour ; fondations familiales, associatives ou d’entreprise ; qui partagent les mêmes valeurs et veulent mettre leur pierre à l’édifice.

Le système est simple et fructueux. « Il peut s’agir, par exemple, d’une personne ou d’un couple sans enfant, qui souhaite mettre tout ou partie de sa fortune au service d’une cause ; souvent, ce sont des histoires fortes, avec des gens qui veulent redonner à la société », remarque Ludivine Grimber, responsable du pôle projet et fondations abritées. Choisir une structure mère est un atout. Pour bénéficier de l’expertise d’une grande fondation, mais aussi simplifier les démarches administratives, bénéficier d’une connaissance terrain forte et pouvoir se concentrer sur la rencontre avec les porteurs de projet.

« Dès le départ, j’ai apprécié l’écoute et l’attention portée à mon projet, confie ainsi Ladislas Paszkiewicz, à l’origine de la fondation abritée « Abuela ». Je voulais préserver la dignité des personnes âgées. Ne pas les assister mais leur permettre d’exercer un talent, de partager leur expérience, qu’elles restent actives. Et ça, la Fondation des Petits Frères l’a parfaitement compris. »

Avec un capital de départ de 50 000 € (la somme minimale pour créer une fondation abritée), les fondations abritées financent des projets originaux et qui répondent au souhait du ou des fondateurs.  « Abuela » a soutenu, par exemple, l’initiative « Chaque histoire compte vraiment », qui met en lien des lycéens et des personnes âgées autour d’un projet d’écriture de récits de vie. « Ce qui est génial, c’est qu’à l’issue de cette aventure, le binôme reste souvent en contact », souligne Ladislas Paszkiewicz.

Pour la Fondation abritante, la motivation et la générosité des fondateurs « abrités » est aussi une chance. « Ils nous interpellent, il y a une émulation, remarque Ludivine Grimber. Je pense à Champs d’Espérance. Le fondateur nous avait dit : "je veux aider les personnes qui vieillissent en prison, elles ont droit à notre soutien". Il avait raison, mais le sujet est complexe ». Qu’importe, défi relevé, avec plusieurs projets financés depuis : des ateliers cuisine – « pas simple de faire entrer des couteaux en prison ! », relève la responsable -, un jardin thérapeutique, des cinés-débats…

A chaque fois, les projets sont validés en amont, au cours d’un dialogue entre la fondation abritée et la Fondation des Petits Frères des Pauvres, qui mettent leur expertise au service de l’impact. Quitte à redessiner les projets pour plus d’efficacité. « Beaucoup de fondateurs se sentent concernés par l’hébergement des publics précaires ou de personnes en fin de vie. Nous avons à cœur de les mettre en lien avec des lieux existants et de les accompagner sur le terrain pour qu’ils découvrent de l’intérieur ces établissements ».

A partir d’un capital de 150 000 €, la discussion a lieu au sein d’un « comité de gestion », qui réunit des représentants du fondateur et de la Fondation des Petits Frères des Pauvres. C’est le cas de la Fondation Raymond et Suzanne Fischof-La Foux, fondation testamentaire. Le couple, sans enfant, avait souhaité léguer sa fortune aux Petits Frères des Pauvres et émis deux souhaits : associer leur nom à des actions de générosité et agir dans trois directions : l’hébergement de personnes en fin de vie, la recherche sur les maladies neurodégénératives et la promotion des chiens guides d’aveugle pour les personnes âgées.

A la mort de Suzanne Fischof à 103 ans, en 2023, la fondation a donc vu le jour, présidée par Evelyne de la Chesnaye, la fille d’un ami de la famille. « Je le fais pour perpétuer leur mémoire, confie cette dernière. Être abrité par la Fondation des Petits Frères est très précieux. Ils ne décident pas pour moi : mais leur travail préparatoire est d’une grande aide et un cadre rassurant ». Au total, depuis 2003, les 18 fondations abritées ont soutenu 610 projets, pour un budget de 8,5 millions d’euros.

Laure Andremont

Déjeuner des fondateurs 2025

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